La piscine : nouvelle destination estivale favorite des marocains

La piscine de Rabat, ouverte depuis quelques semaines cet été, est devenue un nouveau lieu de rassemblement pour que les habitants de la région puissent profiter des vacances d’été et passer du temps en famille ou entre amis. Située dans la province de Yakoub El Mansour sur la côte atlantique, elle couvre une superficie de 17 000 mètres carrés, faisant d’elle l’une des grandes piscines du Monde. Cette installation offre quatre piscines de différentes tailles pour différents groupes d’âge, ainsi que des services tels que magasins de vêtements, magasins d’alimentation, garage pour voitures et vélos.

Son emplacement ses tarifs avantageux, les services proposés aux vacanciers sont particulièrement attractifs. L’autorité de tutelle a fixé le prix d’entrée à 10 dirhams (environ 1 euro), ce qui a rendu de nombreux visiteurs, notamment les familles à faibles revenus, très satisfaits.

Tout au long de la saison estivale, les vacanciers ont un programme diversifié de natation, d’activités environnementales et de sensibilisation répondant à leurs attentes. Elle a déjà accueilli plus de 227 000 personnes depuis son inauguration, et elle emploie 60 personnes en charge de l’administration, 140 entraîneurs et 50 nettoyeurs.

La grande piscine de Rabat fait partie du projet global de « capitale culturelle » du Maroc. Rabat, la ville des lumières, vise à être reconnue comme l’une des grandes régions métropolitaines du Monde.

La ligue junior NBA s’installe à Kigali

La ligue junior NBA est un programme mondial de basket-ball pour les garçons et les filles pour enseigner les compétences et les valeurs du jeu afin d’aider à développer et à améliorer la connaissance du basket-ball par les jeunes joueurs et leurs jeunes entraîneurs.

Au CIPR Kigali, et comme ce fut le cas lors de la première édition du programme l’année dernière, la ligue comptera 30 équipes masculines et 30 féminines représentant des écoles de tout le pays.

En plus de jouer au basket-ball, les jeunes participeront également à des séminaires interactifs sur les aptitudes à la vie quotidienne, principalement axés sur l’autonomisation des jeunes. Entre autres choses, les garçons et les filles recevront une formation en leadership, en communication et sur la manière de mener une vie saine.

Entreprenariat sportif : un exemple de Ouagadougou

De commerçant ambulant, Daouda Dianda, promoteur de Diand’c sport, est devenu une référence dans le monde de la fabrication de vêtements sportifs.

Son Brevet d’étude du premier cycle (BEPC), il réussit avec brio en 2013, au concours des Volontaires adjoints de sécurité (VADS) il a été chargé de confectionner les tenues de sports pour de ses collègues policiers. L’engouement autour de ses articles l’a motivé à créer son entreprise en 2016 sous le nom de Diand’c sport.

Il a un autre atout : son père est lui aussi couturier. « Je côtoyais les machines à mon jeune âge », se souvient Dianda.

Pendant qu’il était VADS, il mettait à profit son temps de repos, pour créer sur sa machine à coudre. Avec un employé au départ, Dianda’c sport emploie aujourd’hui dix personnes qui confectionnent soixante à quatre-vingts tenues par jour.

Ses clients attitrés sont des promoteurs de Maracana pendant les périodes de vacances. En plus de Ouagadougou, la maison a des représentants dans certaines villes du pays comme Kaya, Fada, Tenkodogo et bientôt Gaoua.

So rêve, habiller l’équipe nationale de football burkinabè, les Etalons.

Lefaso.net Serge IkA Ki
Lawasselea Paré

STRASBOURG. Itinéraire d’un acharné.

C’est la recrue phare du Racing cette intersaison. Alexander Djiku, le défenseur francoghanéen de 25 ans, se raconte. « Ce qui est particulier, c’est qu’il n’y avait aucune personne qui pratiquait le football dans ma famille. J’ai commencé à jouer avec les copains de l’école. Ça m’a beaucoup plu, j’ai donc pris ma première licence à l’âge de 8 ans au club de Clermont-Hérault (à 40 km de Montpellier, ndlr). À l’adolescence, j’ai signé dans un club voisin, à Castelnau Le Crès. »

« C’était lors de la saison 2011-12, j’étais licencié à l’AS Perpignan Méditerranée en U17 Nationaux. Lors d’un tournoi inter-ligues à La Grande Motte, j’avais réussi deux très bons matchs comme arrière latéral droit, dont un contre une sélection corse. Sur le bord du terrain, il y avait Ghislain Printant (aujourd’hui entraîneur de Saint-Étienne). À l’époque, il dirigeait le centre de formation de Bastia.

Mon profil lui plaisait, il m’a donc recruté. Cela a été un tournant dans ma carrière. »

Puis, « C’était deux jours après ma relégation avec Caen. Strasbourg, ça ne se refuse pas, surtout quand le Président, le directeur sportif et le coach vous appellent tour à tour. Ça veut dire qu’ils vous veulent vraiment. Ça m’a mis en confiance et a fait pencher la balance sur mon choix. »

« Mon père est ghanéen et ma mère est française : j’ai donc le choix entre ces deux pays. La décision, je ne l’ai pas encore prise. Je me laisse deux-trois ans pour décider. J’ai beaucoup de chance : ce sont deux grands pays de football. »

Tony Perrette
Photo F. Kobi
Strasbourg magazine  n° 303 Septembre 2019

Tunis: le sport et le programme « Ma’an » pour le soutien communautaire

Le programme « Ensemble » pour le soutien communautaire et la participation des jeunes a été lancé cet été à Carthage par le Premier Ministre en coopération entre les différents organisateurs de l’événement.

Ce programme vise à autonomiser les jeunes et à renforcer leurs compétences en matière d’emploi et de développement local en leur offrant des sessions de formation.

Dans cette stratégie , le sport tient une place essentielle. En raison de son pouvoir mobilisateur mais aussi en développant les sports de quartier, en restaurant quelques pratiques sportives délaissés depuis des années ou en contribuant à la fondation de nouveaux projets de sport dans les villes.

À cet égard, le projet a comme objectif la réhabilitation du parc public de Sidi Bouzid et la création d’une radio locale à Kef et à Douar Hicher, ainsi que des campagnes d’hygiène  dans divers gouvernorats.

Abidjan: Treichville a vibré

Après deux éditions à succès, Abidjan Music Fitness est passé à un autre cap.
Le Comité d’organisation de Abidjan Music Fitness, piloté par Michel Gnablé, a décidé de faire de cette activité sportive et musicale, un événement tournant, à travers les communes du district d’Abidjan. Ainsi, l’étape 1 de la caravane a pris ses quartiers pour démarrer dans la commune historique de Grand Bassam le 21 septembre.

Après donc Bassam, cap a été mis 15 jours plus tard sur la commune du Maire François Amichia, Treichville. Le Rond-Point de la Rue 12 a servi de cadre à cette grande messe sportive et musicale. À l’occasion, les populations sont sorties massivement pour prendre part à ce rendez-vous sportif qui participe au bien-être et la santé. Sport et musique étaient au rendez-vous. Ils ont fait vibrer les nombreux participants du Fitness. En présence notamment de plusieurs autorités de la Municipalité de la commune de Treichville.
Pour boucler cette caravane de Treichville, une action sociale a été faite à l’endroit de l’hôpital de la mairie ainsi que du corps médical.
A bientôt l’acte 3 !!!

Le rugby, un sport à risques ?

Charlotte Bleunven Ingénieur d’études

Alors que la neuvième Coupe du monde de rugby à XV a eu lieu pour la première fois en Asie, et plus précisément au Japon, un drapeau bleu sombre flotte sur le rugby, embarqué dans une dérive brutale. Entre les gros K.O., les retraites anticipées d’internationaux trop amochés (Sam Warburton après de multiples blessures, Pat Lambie qui y met un terme à la suite d’une multitudes de commotions et Rob Horne paralysé du bras droit) et les décès de quatre jeunes joueurs, 2018 a été une sombre année pour le rugby.

L’année passée, dix joueurs anglo-saxons ont pris une retraite anticipée à la suite de commotions. Ceux souffrant de maux de tête, de vertiges, d’une hypersensibilité à la lumière. La Fédération anglaise a du coup décrété l’état d’urgence. A cela s’ajoute une hausse du nombre de blessures, de commotions en France comme à l’étranger. Face à cette violence, le rugby doit prendre d’urgence des mesures. C’est une question de survie, pas seulement des joueurs mais aussi de ce sport. Entre réel traumatisme et fragilités cardiaques, il convient de rétablir l’information diffuse par les médias.

Bernard Laporte, président de la Fédération Française de Rugby revient d’ailleurs sur les drames du rugby en janvier 2019 : « Un accident de plus est toujours un accident de trop. Cependant, si l’émotion est compréhensible, légitime, elle ne doit pas égarer la raison. Les statistiques indiquent qu’il y a deux fois moins d’accidents aujourd’hui qu’il y a dix ans. On a également cherché à savoir s’il s’agissait d’un problème franco-français. La réponse est non. (…) Mais il n’y a aucun sport sans risque ! Quand on se compare à d’autres sports, on n’est pas le plus dangereux, loin de là. Mais, c’est vrai, la société a évolué. Aujourd’hui, on voudrait des activités à risque zéro. Mais ça n’existe pas ça ! ».

Dans cet article nous soulevons les risques et les mesures prise pour perdurer la pratique de ce sport ancestral (provenant de la soule, sport très pratiqué en France du Moyen Âge). Le rugby à quinze est originaire d’Angleterre et s’est développé à la fin du XIXe siècle dans les pays anglo-saxons et en France. L’International Rugby Board (IRB), créé en 1886 (devenu World Rugby en 2014), gouverne ce sport, en publie les règles, ainsi que le classement mondial des sélections nationales. Le rugby est réputé pour être un sport violent, notamment depuis sa professionnalisation en 1995, où les profils des joueurs se sont particulièrement alourdis. Le rugby est-il en train de dilapider son crédit comme le foot américain avant lui aux États-Unis ? Sa popularité (sport festif, original, populaire, convivial, dans lequel tout le monde peut se retrouver) est-elle réellement mise à mal ou fait-elle l’objet d’images colportées par des mauvaises informations ?

Il faut tout d’abord pouvoir distinguer le rugby de haut niveau, le rugby amateur et les écoles de rugby. L’écart de niveau au rugby y est beaucoup trop important pour pouvoir traiter ce sujet d’une seule traite. Les principaux accidents, ou du moins les plus médiatisés, font partie de l’élite, et concernent ainsi les professionnels à la fois lourds et rapides. Ainsi, les détails sur les postures de plaquage comptent beaucoup plus qu’au niveau amateur. Il convient d’avoir le recul nécessaire sur le rugby professionnel et le rugby amateur pour distinguer les enjeux sur les différents niveaux. La personne qui joue au rugby accepte de pratiquer un sport de combat, d’être prêt physiquement pour encaisser les coûts. Peut-être qu’il faudrait que le rugby soit plus communiqué comme un sport de combat plutôt que collectif ?

Il convient ensuite de se poser la question de pourquoi ça secoue autant le monde rugby et le grand public ? Des décès dans le sport, on en voit ailleurs : boxe, formule 1, vélo… Comme dans les autres sports de combats cités, il y a des risques. Est-ce qu’on viendrait à dire qu’il ne faut plus frapper dans les tempes à la boxe, qu’il devrait y avoir une vitesse limitée en formule 1 ou que l’on interdirait la pratique du vélo dans certains circuits dits dangereux ? Le rugby, sport populaire est mis au même niveau que les autres sports de ballon collectif, or, on oublie qu’il est au même niveau qu’un sport de combat.  Le rugby est aussi très médiatisé et le moindre accident fait couler beaucoup d’encre alors qu’il y a plus de blessés dans d’autres sports moins médiatisés.

 

À la suite de collisions, certains joueurs sont devenus tétraplégiques. A ce sujet, Tony Moggio, jeune talonneur toulousain qui a failli mourir sur un terrain de rugby après une mauvaise mêlée, s’est raconté dans « Talonneur brisé», un livre publié en 2015 par les éditions Privat. Pour pallier aux commotions cérébrales fréquentes l’IRB met en place en 2012 un « protocole commotion » au niveau du rugby professionnel, c’est-à-dire une série de procédures permettant de prévenir le risque de traumatisme crânien chez les joueurs à la suite d’un choc. « Si on ne protège pas plus les joueurs, c’est la fin du rugby », déclare l’ancien international Jean-Baptiste Lafond. Il y a urgence à prendre des mesures pour aller plus loin que le protocole commotion, le carton bleu ou l’augmentation à douze du nombre de remplaçants. Les gros accidents se font surtout dans le rugby professionnel alors que les nouvelles règles sont appliquées essentiellement au niveau du rugby amateur…

Par ailleurs, les saignements et les ruptures des ligaments croisés sont réguliers en rugby à cause de la fréquence des chocs et des torsions. Aujourd’hui, un joueur victime d’une hémorragie ne peut rester sur le terrain et l’équipe est autorisée à effectuer un remplacement temporaire de moins de quinze minutes afin de panser la plaie. Des règles ont déjà été mises en place en niveau territorial et fédéral : interdiction du plaquage à deux, de plaquer au-dessus de la ceinture, de rentrer directement dans l’adversaire (le premier contact doit être effectué avec les mains), de bloquer le joueur, d’arracher le ballon et le joueur qui a la balle doit alors chercher l’intervalle. Cela a des conséquences nettes sur le jeu qui évolue avec sa réglementation. Pour avoir expérimenter ces règles lors de mes deux premiers matchs, ça a des conséquences nettes sur le jeu. Par exemple, ce dernier est beaucoup plus haché car les fautes sifflées sont plus nombreuses. C’est une question d’habitude que les joueurs amateurs doivent prendre pour limiter les blessures. Les règles du rugby changent tous les ans et maintenant avec les différentes formes de pratiques (rugby à 7, touché à 5, rugby à 13, à 15) chacun a le choix de choisir le format qu’il préfère !

 

Chez les jeunes, la Fédération expérimente, notamment en Pays de la Loire, le passage en force : le porteur du ballon ne doit pas percuter un défenseur arrêté, et doit donc l’éviter ou faire la passe. Il s’agit de l’évitement, l’une des bases du rugby, qui incite les jeunes à ne pas se rentrer dedans. Le toucher deux secondes chez les petits favorise aussi le jeu de passes. Il est aussi possible de créer des catégories de poids chez les jeunes, comme c’est pratiqué en Nouvelle-Zélande. En 2016, des médecins anglais demandent par exemple à leur gouvernement l’interdiction des plaquages dans les écoles de rugby.

Pour conclure, l’idée n’est pas d’aseptiser le rugby. Certes, des précautions sont à prendre sur le respect des règles et il faut insister sur la bonne préparation physique des joueurs, mais le rugby a toujours été et restera un sport de combat collectif opposant différents gabarits, où tout le monde peut se retrouver. L’enjeu est de pouvoir conserver le rugby comme un sport inédit qui mêle combat et stratégie collective, et de ne pas courir vers un sport totalement différent.

 

Sport professionnel et développement durable

Il est remarquable que la question écologique occupe une place de plus en plus centrale dans le débat mondial. Le sport qui est un instrument efficace pour contribuer à la lutte contre le changement climatique et le développement durable, devrait occuper un espace plus important dans ce débat notamment les sports professionnels à vaste public.

Certaines infrastructures sportives, telles que les stades et les salles omnisports consomment un taux important d’énergie et d’importantes ressources hydriques si on parle des piscines. A cet égard, il serait intéressant de connaître la quantité de mètres cubes consommée en une journée de compétition de natation ou encore quel est le prix écologique et environnemental à payer lors de l’organisation d’une compétition internationale telle que les jeux olympiques ou la coupe du monde de football. Les organisateurs de ces jeux se sont engagés dans ce combat, notamment l’équipe parisienne des JO 2024.

La situation actuelle, dont la gravité est reconnue, rend urgente l’intervention des villes, celle des différents acteurs de la scène politique et de la société civile, afin de mettre en place une politique respectueuse de l’environnement dans la pratique sportive de toutes les disciplines soit en amateur ou en professionnel.

Dans ce contexte quelques bonnes initiatives se diffusent un peu partout dans le monde. Notons, à titre d’exemple, la fondation d’un club de football professionnel écologique, où tous les équipements en plastique sont remplacés par du bois.

D’autres initiatives mises en œuvre par les villes méritent intérêt. Un appel à volontariat dans les quartiers pour l’organisation des événements Green ou de sport nature, la sensibilisation permanente pour la considération de la question climatique et de l’importance de l’instrumentalisation des sports et de la pratique sportive en faveur de l’environnement et du développement durable, la récupération, lors des manifestations, des produits de consommation courante pour les recycler.

Cette responsabilisation des villes et de leurs élus sur cette adéquation entre sport et environnement est un signe fort en faveur de l’éducation en faveur de la lutte contre le changement climatique.

Développement avec le sport : l’Afrique à l’horizon

Si le 21ème siècle est souvent décrit comme “le siècle de l’Afrique”, c’est parce que le continent vit une renaissance africaine multidisciplinaire.

De grands investissements ont été́ réalisés au cours de cette décennie autour de réformes menées avec succès dans plusieurs pays africains en faveur de la création de richesses nationales et d’une meilleure répartition de ces richesses, comme exemple le Plan National de Développement adopté depuis 2012 au Côte d’Ivoire dans le but d’assurer un développement social et économique à travers plusieurs domaines dont le sport.

Il faut penser le sport en Afrique au-delà de la pratique, que ce soit un match de football ou une course de sprint. Il faut penser à ce que ce secteur peut apporter aux villes africaines d’un point de vue économique ou socioculturel. Un défi où les valeurs du sport devront influencer le vivre ensemble en harmonie dans les villes.

Pour aller dans ce sens, les Maires et responsables des villes africaines doivent nouer de nouveaux partenariats pour le développement avec le sport, rechercher des sponsors pour rendre effectifs les plans d’amélioration des infrastructures sportives ou pour soutenir leurs dossiers de candidature à divers tournois internationaux.

Club sportif et construction régionale

Entre les cris de joie à chaque but, ceux qui marquent le triomphe ou la défaite, il se crée un lien émotionnel entre le jeune supporter et son club. Or, les couleurs, l’emblème de ce club sont le plus souvent l’expression de la ville, cette ville à laquelle ce jeune est socialisé. Un cercle qui doit être vertueux réunissant environnement social, appartenance au club et appartenance à la ville. Mais, cet enchainement de liens suscite chez le jeune des mécanismes de défense pour conserver son identité sociale pouvant se traduire par une rivalité entre clubs. Rivalité qui serait l’expression d’une diversité culturelle ou socio-économique. Ce lien entre construction régionale et violence est lourd de conséquences pour l’image du sport et des valeurs qu’il véhicule.

La sociologie et la psychologie nous expliquent qu’il existe un lien entre les identités personnelles et sociales et que ce lien est créé à partir du phénomène d’appartenance de l’individu au groupe. Parallèlement, le football s’est imposé comme le sport le plus populaire au monde, c’est-à-dire le moyen le plus « démocratique » pour que les territoires se comparent les uns aux autres.

Dans un tel contexte, l’appartenance à un club de football serait une manière durable pour obtenir une identité sociale assez solide. Et les villes ont compris que le football était un moyen de développer le sentiment d’appartenance et par là, l’intégration des nouveaux venus. Mais cette démarche n’est pas sans risque et elle porte en elle une zone rouge, une limite à déterminer pour que cet attachement à un club ne se transforme pas en un hymne à l’intolérance.

Les changements sociétaux, les crises sociales et économiques, favorisent les replis sur soi, les rejets de l’autre, qu’il soit différent par son origine ou son genre. Ce rejet devient un exutoire aux problèmes qui assaillent bien des jeunes. Manque de libertés individuelles, manque de revenus, déscolarisation. Avec une violence généralement contenue qui se donne libre cours lors d’un match. Une violence d’autant plus forte en l’absence de toute socialisation artistique, civique, voire même sportive individuelle. Les 90 minutes passées ensemble, en communauté, en communion, dans le stade, sera une échappatoire à la médiocrité de leur quotidien en exprimant dans la violence gratuite leur mécontentement social et leur enchantement de voir leur équipe gagner et leur ville glorifiée.

L’adversaire vaincu prend la place des règles sociales que les jeunes rejettent, mais aussi le sentiment de mépris dont ils se considèrent comme des victimes individuelles et collectives. Un rejet de l’autre qui prend bien d’autres formes au quotidien, donnant une dimension régionale à cette violence.

Pour en sortir, les Maires ont un rôle à jouer. Ils doivent se mobiliser pour repousser ce phénomène en créant de nouveaux espaces de sociabilisation où les jeunes pourraient exprimer leurs sentiments, donner leurs avis. Ouvrir l’espace public aux jeunes pour que le stade redevienne ce lieu de convivialité et de joie partagée. Mais aussi coconstruire cette manière de faire avec les autres villes environnantes afin d’instaurer ce dialogue nécessaire dans un cadre multilatéral. Cela veut dire des jeux inter-villes, des projets de société commun. Autant de geste allant contre l’exclusion et l’isolement territorial.