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Le sport, une religion ?

Le sport a toujours eu ce pouvoir magique de réunir différentes cultures. Il représente pour toutes les sociétés un facteur qui fédère mais aussi un marqueur de la vie sociale d’une ville. Chacun peut en prendre la mesure en observant les gradins d’une salle de basket-ball lors d’un match de NBA aux États-Unis, ceux d’un stade de rugby ou de football en France. Toutes les cultures, tous les genres, toute une société sont réunis sous un seul drapeau.

Le rôle fédérateur des sports tient à ses valeurs qui permettent de dépasser les discours de ségrégation culturelle, raciale, sociale ou religieuse, valorisant ainsi un discours de paix et de tolérance loin de tout extrémisme.

Dire que l’enfance est l’une des plus importantes étapes de socialisation est une évidence. Il est donc compréhensible que l’état d’esprit véhiculé par le sport, à l’école, en clubs, devienne une solution efficace pour que la diversité culturelle soit une chance qui valorise l’ensemble de la société qui la porte. Pour qu’elle soit une richesse en partage et non une force de déstabilisation sociale.

La pratique d’un sport, à travers son vécu quotidien aux vestiaires, aux entraînements ou en compétition, apprend à être soi-même avec l’autre, à se connecter réellement avec une autre culture, une autre religion, à comprendre la tolérance et l’importance du respect, ce sentiment de considération que l’on peut avoir envers un individu.

Le sport à l’école a donc une place essentielle dans cette démarche. L’apprentissage par les jeunes sportifs à vivre en équipe compte pour beaucoup. Autant que les succès individuels ou collectifs. La qualité de la relation avec l’équipe technique, avec les coéquipiers sont autant d’indicateurs de résultat de cette éducation. La maîtrise des propos, le soutien des équipes féminines, sont parties intégrantes de cette éducation au service du mieux vivre ensemble en harmonie.

Et parce que le sport n’est qu’un miroir qui reflète la richesse culturelle et historique des territoires, ces valeurs de tolérance et de respect assimilées et intériorisées par les jeunes sportifs se reflètent à leur tour sur la vie sociale de ces futurs acteurs de la vie politique locale. Ceux sont eux qui mettront fin à tout discours de ségrégation afin d’œuvrer pour l’intérêt commun.

Le sport, avec ses règles, ses rites, ses valeurs pourrait apparaître comme une religion. Une religion qui n’affirme aucune supériorité, aucune exclusive. Une religion faite de tolérance, de paix, de respect, de maîtrise de soi, où toutes les différences sont ce qu’elles sont, que l’on soit spectateur ou acteur d’un combat de boxe ou d’un match de Hockey sur glace. Ensemble, il importe de laisser place à la bonne estime de soi et de l’adversaire afin de contribuer à la diffusion de ces valeurs qui font société.

Hamrouni Arafat
Sociologue et Journaliste sportif