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El Matrag ou le bâton

Il y a, en Algérie, d’anciens sports de combat qui demeurent pratiqués. Parmi ces derniers, El Matrag (signifiant « le bâton »). Art authentiquement musulman, porteur de valeurs positives, il reste l’un des plus anciens sports de combat encore pratiqué.

S’il est difficile de retracer précisément l’historique de cette pratique, il est certain qu’elle a pour berceau la région de l’Oranie, c’est-à-dire le nord-ouest de l’Algérie, et qu’elle est apparue il y a plus de deux siècles. Selon certains elle viendrait de la volonté des bergers de cette région de se défendre contre les voleurs de troupeaux, mais il semble quand même qu’elle ait des origines guerrières puisqu’on retrouve des codes et techniques très proches de la pratique du sabre.

Mobilisant des longs bâtons ou cannes en bois d’olivier sauvage, ou deux joueurs s’affrontent avec pour objectif de marquer des points en touchant différentes parties du corps et en esquivant les coups, l’escrime a l’algérienne. Il s’agit donc d’une forme de duel. L’affrontement étant mené dans le respect de l’autre et généralement le chef victorieux composait au sortir de ce duel un poème épique vantant les valeurs et vertus de son adversaire vaincu. Le déroulement d’un échange est assez simple, l’attaquant donne une série de coups, le défenseur les pare selon des techniques bien établies puis à son tour porte la même série à son adversaire.

Les duels de canne font naturellement penser à des combats de styles asiatiques. Il est d’ailleurs à noter que les grands maîtres actuels du matrag sont souvent des experts dans des arts martiaux asiatiques. Par ailleurs, même si les combats peuvent être spectaculaires, voire donner une impression d’une grande violence, les pratiquants du matrag sont le plus souvent, des gens respectueux, humbles, honnêtes et considérant la fraternité et l’honneur comme des valeurs cardinales, aussi il est extrêmement rare que des combats de canne dégénèrent.