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De la diplomatie sportive

De la diplomatie sportive

Quand nous parlons de diplomatie viennent à l’esprit les notions d’habileté, de tact, dans la gouvernance. Et nous lui associons toujours des relations entre les Etats, la diplomatie ayant la mission de résoudre un différend inattendu ou structurel.

Pour conforter cette démarche, la diplomatie des maires porte au niveau local et dans les réseaux de villes cette volonté de pacifier les rapports entre citoyens et entre collectivités issues de pays en crise.

Mais cette extension de la notion de diplomatie va plus loin avec, notamment, la diplomatie de santé ou la diplomatie sportive. Cette extension se rattache au pouvoir d’influence d’un Etat à l’international. Avec des démarches concrètes qui soutiennent la diplomatie.

Qu’en est-il réellement pour le sport ?

Il est une opinion commune qui considère que la stimulation économique, le développement des infrastructures et la promotion du tourisme, par l’organisation de méga-événements sportifs de portée internationale, mettent en évidence le rôle du sport dans la réputation et l’influence d’une ville et d’un Etat. Paris, Abidjan, Kinshasa, Qatar et bien d’autres en portent témoignage.

Pour les nations comme pour les villes, le sport entre dans leur héritage culturel et devient, par le message national et local qu’il porte, un outil d’influence, c’est-à-dire une nouvelle forme de diplomatie, qui rejoint notamment celle de la santé. Ainsi, le sport est un acteur sociétal, un facteur de cohésion national et local, il est aussi une source de revenu pour les marques qui pratiquent le sponsoring et, à présent, il a acquis une fonction géopolitique. On peut, par exemple, rattacher à cette démarche le financement par la Chine de stades dans les villes africaines. 

Mais cette influence s’inscrit-elle sur le long terme ? Les manifestations sportives internationales de grande ampleur peuvent-elles faire oublier la stabilité ou la situation économique d’un pays ? Peuvent-elles à elles seules représenter le patrimoine d’une ville ? Quelles conséquences attendre, si ces manifestations mettent en exergue les conditions sociales contestables auxquels sont soumis celles et ceux qui contribuent à l’édification des infrastructures ? Comment parler d’influence, de diplomatie a moyen et long terme, si les perceptions négatives du pays ou de la ville ne sont pas corrigées ?

En revanche, si l’image de la ville et du pays bénéficie de perceptions antérieures positives, alors la diplomatie sportive, comme toute diplomatie, s’inscrira sur ce socle pour devenir un facteur d’influence et une nouvelle culture.